Eugène Charles Miroy

Le curé de Cuchery exécuté par les Prussiens en 1871


Début 1871, après la défaite de la France lors de la guerre de 1870, l'abbé Miroy, curé de Cuchery, se propose de cacher quelques fusils dans son église afin que ces derniers ne soient pas réquisitionnés par l'occupant. Malheureusement, quelques jours plus tard les fusils disparaissent et un détachement Prussien est attaqué par ailleurs le 6 février. Les deux événements sont peut-être sans lien toutefois, les Prussiens menacent la population de représailles si les coupables ne leur sont pas livrés.

Une lettre anonyme dénonce l'abbé Miroy qui est arrêté le 7 février. Il avoue avoir caché des fusils et est condamnée à mort. Le dimanche 12 février 1871, il est exécuté devant un mur du cimetière du Nord à Reims. Avant de mourir il pardonnera au délateur (qui reste inconnu à ce jour) et aux exécuteurs. Il serrera la main de l'officier commandant le peloton, un catholique tout comme lui.

Devenu un symbole pour la population locale, le corps, après avoir été disposé dans une fosse commune, sera enterré individuellement. Une souscription publique permettra la création par le sculpteur Rémois René de Saint-Marceaux, d'un gisant installé en 1873 (canton 16 du cimetière du Nord). Ce dernier sera toutefois retiré par sécurité en 2006 suite au vol de nombreux métaux dans le cimetière (dont le buste du Comte Drouet d'Erlon).

Une copie en résine a été installée en mai 2018 et permet à nouveau de pouvoir contempler cette œuvre émouvante. Le corps sans vie semble tout juste fauché par les balles. L'homme semble jeune, alors qu'il avait 42 ans, peut-être pour évoquer la jeunesse fauchée par la guerre. Le bronze original est actuellement dans les réserves du musée des Beaux-Arts. J'espère qu'il sera un jour visible à nouveau par le public.

Le gisant de l'abbé Miroy au cimetière du Nord
Le gisant est régulièrement fleuri

Le gisant et le jeune visage de l'abbé Miroy
Le visage semble jeune

Plaque relaitive à l'exécution de l'Abbé Miroy au cimetière du Nord
Une plaque est apposée à l'endroit de l'exécution depuis le 9 février 1896

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